Sarkozy se sent l'héritier de Jean Monnet

Publié le par Sébastien NANTZ

Le 21 février 2007, Nicolas Sarkozy était en meeting à Strasbourg pour expliquer sa vision de l'Europe et comment il comptait la faire.

Sarkozy : "la France ne peut rien sans l'Europe"

En meeting à Strasbourg mercredi soir, il a plaidé pour une Europe qui "ne doit pas être le cheval de Troie de la mondialisation".
Selon lui, la crise que traverse l'UE n'est "pas institutionnelle", mais "politique, morale, culturelle". Il veut soumettre "dès l'été 2007" pour ratification au Parlement un "traité simplifié de nature institutionnelle".


Plus un soir sans meeting. Après Ségolène Royal mardi soir à Rennes, Nicolas Sarkozy était mercredi soir à Strasbourg, pour parler d'Europe. Prenant pour référence les actions pour l'Europe Jean Monnet -dont il se "sent l'héritier", - du général De Gaulle -qui "a accompli la vraie réconciliation avec l'Allemagne"- ou encore de Maurice Schumann*, le candidat de l'UMP a dit vouloir relancer l'Europe "contre la mondialisation".
Selon lui, "la crise de l'Europe n'est pas Néerlandaise, pas Française, elle est Européenne. La crise n'est pas institutionnelle, elle est politique, elle est morale, elle est culturelle. C'est une crise de la civilisation européenne", qui est "responsable du rejet de la Constitution". "L'Europe est un idéal" auquel il n'a "pas l'intention de renoncer au prétexte qu'il y a une incompréhension entre l'Europe et tant de nos compatriotes", a-t-il expliqué devant quelque 7.000 personnes qui scandaient "Sarko président", se disant "Européen de coeur, de raison, de convictions".

"Les Etats-Unis savent protéger et promouvoir leurs intérêts"

C'est pourquoi, cette crise "grave" doit "être résolue sans attendre", sinon "l'Europe risque de mourir". Or "la France ne peut rien sans l'Europe". Mais "si l'Europe ne change pas, il n'y aura plus d'Europe". Pour "débloquer l'Europe institutionnellement", il a redit qu'il voulait soumettre pour ratification au Parlement un "traité simplifié de nature institutionnelle", ceci "dès l'été 2007".

Redisant son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE, Nicolas Sarkozy a ensuite affirmé : "Si je suis élu, je défendrai une Europe politique, donc une Europe qui a des frontières", mais aussi une "Europe économique". "Les Etats-Unis savent protéger et promouvoir leurs intérêts (...) Ce que les Etats-Unis font, pourquoi l'Europe ne le ferait-il pas ?", s'est-il interrogé, mettant en garde "tous les candidats" contre toute "démagogie" sur la question européenne.

http://tf1.lci.fr/infos/elections-2007/0,,3397194,00-sarkozy-france-peut-rien-sans-europe-.html

* L'auteur de cet article voulait parler de Robert Schuman et non de Maurice Schumann.



Nous constatons donc que le programme européen de Nicolas Sarkozy, l'héritier de Jean Monnet (comme il s'affirme), n'a rien à envier aux plus fédéralistes des européens, bien au contraire la où d'autres veulent consulter les français sur la question européenne, Monsieur Sarkozy compte faire passer sa vision des "états-unis d'Europe" par la force.

Eurofédéraliste et atlantiste, Nicolas Sarkozy est bel et bien l'héritier de Jean Monnet. Heureux de voir qu'il le reconnait enfin !


"Les Etats-Unis savent protéger et promouvoir leurs intérêts (...) Ce que les Etats-Unis font, pourquoi l'Europe ne le ferait-il pas ?"

A la différence Monsieur Sarkozy que les Etats-Unis forment une nation contrairement à l'Europe. Mais on voit par votre plaidoyé à Strasbourg que vous comptez remédier à cela.

L'un des héritiers du général, que je suis, répondra donc à l'héritier de Jean Monnet, que vous êtes, par ce passage d'un livre assez connu.

A quelle profondeur d'illusion ou de parti pris faudrait-il plonger, en effet, pour croire que des nations européennes, forgées au long des siècles par des efforts et des douleurs sans nombre, ayant chacune sa géographie, son histoire, sa langue, ses traditions, ses institutions, pourraient cesser d'être elles-mêmes et n'en plus former qu'une seule ? A quelles vues sommaires répond la comparaison, souvent brandie par des naïfs, entre ce que l'Europe devrait faire et ce qu'ont fait les Etats-Unis, alors que ceux-ci furent créés, eux, à partir de rien, sur une terre toute nouvelle, par des flots successifs de colons déracinés ? Pour les six, en particulier, comment imaginer que leurs buts extérieurs leur deviennent soudain communs, alors que leur origine, leur situation, leur ambition sont très différentes ?

Charles de Gaulle, Mémoires d'Espoir

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Pour information voici une petite biographie de celui qui est la référence en construction européenne de Nicolas Sarkozy:

En 1950, devant la montée des tensions internationales, Jean Monnet estime le moment venu de tenter un pas irréversible vers l'union des pays européens. Dans sa Maison des Yvelines, il conçoit, avec son équipe, l'idée de la Communauté européenne. Le 9 mai 1950, avec l'accord du Chancelier Adenauer, Robert Schuman, Ministre des Affaires étrangères, fait au nom du gouvernement français une déclaration, préparée par Jean Monnet, proposant de placer l'ensemble de la production franco-allemande de charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune ouverte aux autres pays d’Europe. "Par la mise en commun des productions de base et l'institution d’une Haute Autorité nouvelle, dont les décisions lieront la France, l’Allemagne et les pays qui y adhéreront, cette proposition réalisera les premières assises concrètes d'une fédération européenne indispensable à la préservation de la paix" déclare Robert Schuman. Aussitôt la RFA, I'ltalie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas répondent favorablement. Ainsi naît la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA), jetant les bases de la Communauté européenne.

En 1952, Jean Monnet est le premier président de la Haute Autorité de la Communauté Européenne du Charbon et l’Acier (la CECA).

En 1955, pour relancer la construction européenne après l'échec de la Communauté européenne de défense (CED), il fonde le "Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe" Afin de poursuivre son activité en faveur de l’unité européenne à travers lui. Ce comité regroupe les forces syndicales et politiques des six pays et représente plus de dix millions de personnes. Il prône une fédération européenne et propose de placer le siège des institutions communautaires dans un « district fédéral » échappant aux souverainetés nationales. Jean Monnet l’anime jusqu'en 1975, et travaille sur les projets de traité pour le Marché Commun et d’Euratom, qui aboutissent au traité de Rome, le 25 mars 1957, et sur le projet d’élargissement de la Communauté au Royaume-Uni.

Sous son infatigable impulsion, ce comité devient un remarquable instrument d’entraînement de toutes les initiatives en faveur de l’union de l'Europe : création du Marché commun, du Système Monétaire Européen et du Conseil européen, adhésion britannique à la Communauté, élection du Parlement européen au suffrage universel.

Publié dans Elections 2007

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B
pouvez vous chers compagnons pour les législatives ajouter à vos liens dl r 76 seine maritime.merci d'avance s v p.au 31.
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L
http://decadence-europa.over-blog.com/article-6155962.html<br /> CHER AMI<br /> JE SUIS PERSUADE QU IL EST NECESSAIRE DE CONNAITRE <br /> L HOMME SES VALEURS SON COMPORTEMENT <br /> RIEN NE PEUT ETRE DISSOCIE
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S
On peut ne pas apprécier et être d'accord avec quelqu'un mais sa vie privé ne regarde que lui.<br /> Comte, j'ai censuré certains passages de votre message car y a des choses qu'on ne dit pas franchement de la sorte.
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C
est ce que , comme """" VALEURS MORALES """ , monsieur MONNET plantait sa ....... dans les ....... de madame Jacques MARTIN ( cécilia de son prénom ) ? MONNET trompait-il sa femme ? couchait il avec la journaliste FULDA Drôles de valeurs Gaullistes si tante YVONNE revenait !
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